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Lettre d'un Président-candicat
aux forces vives de la Nation

 

Mes chers compatriotes,

Depuis cinq ans, nous avons bien travaillé ensemble à l’amélioration de nos perspectives dans une conjoncture difficile et je viens assumer ici mon bilan devant vous.

Nous avons défendu la valeur travail, augmenté le sentiment d’absurdité au travail et doublé le nombre de burnout, comme l’indiquent des études sérieuses. Après avoir supprimé l’impôt sur la fortune transformé en impôt sur la seule fortune immobilière, nous avons fait la chasse aux chômeurs démotivés en leur suggérant de traverser la rue, nous avons repoussé le droit au versement d’allocations-chômage et nous comptons allonger la durée de cotisation pour le départ à la retraite. Nous avons poursuivi la baisse du nombre de lits d’hôpitaux, la fermeture des établissements de santé, des services d’urgences et des maternités commencées avant nous. En temps de pandémie, vous conviendrez qu’il était méritoire de garder ce cap essentiel entamé avant nous.

Parallèlement, nous avons décidé de prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires et d’en construire de nouveaux, sans débat parlementaire et sans nouveau plan de gestion des déchets nucléaires. L’industrie des rafales, des bombes et des blindés se porte bien ; les ventes d’armes aux régimes autoritaires et répressifs ont continué à progresser dans notre pays ; nous avons même investi dans la défense spatiale qui est un nouveau champ de conquête. Nous avons continué à bétoniser les terres, à asperger les champs de néonicotinoides, à autoriser le glyphosate après avoir promis son arrêt, à laisser les déchets chimiques se déverser dans les fleuves, à déployer la 5G contre ses opposants que nous avons traités d’Amish. Après avoir réprimé les Gilets jaunes, nous avons honorablement neutralisé le Grand débat national puis la Convention nationale pour le climat. La pandémie fut l’occasion pour nous d’accélérer la surveillance numérique et de faire peser la contrainte vaccinale, non sans promettre aux opposants de les emmerder jusqu’au bout.

Nous n’avons pas tout réussi. Il existe encore pas mal de gens et de collectifs en France et dans le monde qui sont persuadés que nous sommes des imposteurs. Avec un peu de patience, je suis sûr que nous arriverons à défendre plus activement encore nos valeurs auprès de ceux qui veulent les saboter et aussi à convaincre les récalcitrants.

Vous constatez que les catastrophes se multiplient : changement climatique, pandémie, guerre… Ne nous laissons pas abattre par ce triste tableau. Nous ne répondrons pas à ces défis en choisissant le repli ou en cultivant la nostalgie du passé. Il existe déjà des drones tueurs, des robots traders et des juges virtuels capables de fonctionner de manière autonome : travaillons ensemble à les améliorer et à les multiplier en leur implémentant notre éthique. Il n’est pas exclu que si nous parvenons à fabriquer des machines encore plus intelligentes, celles-ci nous aident dans un avenir proche à prendre des décisions essentielles que nous n’avons pas encore été capables de prendre jusqu’à présent. J’aurai alors modestement contribué avec vous tous, pour nos enfants et petits-enfants, à l’avènement d’un monde meilleur capable d’affronter ce qui vient et pourrai m’en effacer avec le sentiment du devoir accompli devant une grande réalisation.

Nous devons donc, tous ensemble, continuer à fabriquer des armes, à fabriquer des produits chimiques, à fabriquer des machines qui accélèrent la fabrication des armes et des produits chimiques, à fabriquer les réseaux de transport et de communications qui en assurent la distribution et la promotion, et à fabriquer les cerveaux qui fabriqueront ces machines, ceci grâce à une école et une université performantes. Je vous invite à poursuivre tous ensemble, comme nous l’avons si bien fait jusqu’à présent, cette mission difficile et civilisatrice. Bâtissons une France plus forte en ne restant pas sur le bas-côté de l’innovation devant les puissances étrangères plus compétitives que nous. Ne nous laissons pas voler l’excellence qui sommeille dans les forces vives de la Nation. Je serai celui qui vous accompagnera sur ce chemin.

Les crises que nous traversons depuis deux ans démontrent que nous sommes sur la bonne voie. Il est manifeste qu’il n’y en a pas d’autre. Je vous prie de remarquer que mes concurrents n’ont pas autre chose à proposer. Vous remarquerez aussi qu’aucun gouvernement précédent n’a pu imprimer une autre direction que celle esquissée dans les lignes précédentes : il doit bien y avoir une raison à cela. J’estime que nous n’avons pas le choix que de poursuivre impérativement les progrès engagés dans l’organisation méthodique de la fin du monde tel que nous le connaissons. Nous devons être mieux organisés, plus efficace et plus unis dans cette action. Certains passéistes vous assureront peut-être du contraire le temps d’une campagne politique en vous faisant miroiter je ne sais quel ralentissement du train en marche. Mais ils ne vous disent pas la vérité, parce qu’ils n’ont pas la commande du train. Ainsi le veut le sens de l’Histoire. La vraie différence ne portera pas sur le programme politique mais sur la compétence personnelle de votre serviteur pour prendre le train en marche, celui qui va dans le sens de l’Histoire. J’estime vous avoir démontré mon engagement et ma probité en ce sens par mon action durant les cinq dernières années. Notre pays a besoin d’un Président qui ne lui ment pas sur la vérité de la situation et qui se tient sans atermoiement à la hauteur de ce défi.

Voilà pourquoi je sollicite votre confiance pour un nouveau mandat de Président de la République. Je me propose de mettre toutes mes forces au service de ces valeurs partagées pour préparer cet avenir avec vous. Nous devons continuer à faire de la France une grande Nation, à la pointe des tâches énumérées ici. Notre souveraineté nationale reposera sur notre capacité à parachever la vision que je porte devant vous. Nous devons travailler à un pays plus sûr et plus riche en développant la reconnaissance faciale, la mobilité électrique, les plateformes numériques, la construction d’autoroutes, la puissance nucléaire civile, les nanotechnologies, l’agriculture numérique, le génie génétique, l’armement, l’intelligence artificielle, les forages en mer, la capture du carbone, et bien d’autres choses fascinantes qui nous attendent encore. Vaste programme qui nous hissera ensemble à la pointe des indispensables avancées sociales et culturelles qui feront de nous une grande Nation au sein d’une Europe unie. Nous devons le faire activement, humainement et solidairement, sans oublier les plus faibles d’entre nous. Nous devons en particulier nous assurer que personne ne se sente exclu de ce projet. Nous ne doutons pas que la grandeur de la France réside dans ce modèle social unique alliant la représentation démocratique par les nombres et la saine autorité du chef de la Nation. Comme je vous le disais tantôt : la vraie réforme, elle va avec la contrainte, les enfants.

Rien de tel ne se fera sans une reconquête productive par le travail. C’est notre travail coordonné à tous, à tous les étages, à tous les niveaux, à tous les âges, dans tous les secteurs, chers compatriotes, qui concoure, comme une ruche, à la beauté de l’ensemble et au maintien de notre cap fondamental : la croissance. Il ne suffit pas seulement de former des actifs ou des consommateurs ; il s’agit de former des républicains unis dans cette direction commune, conscients de leur devoir. La méfiance que certains d’entre vous ressentent parfois à l’égard des élites n’est que la preuve qu’une plus grande intégration est nécessaire pour poursuivre cet accomplissement collectif. En particulier, nos enseignants doivent être mieux reconnus pour leur tâche de former les jeunes esprits à nos valeurs ; c’est à eux qu’incombe d’identifier et de développer des mérites encore en friche. La France hérite d’une longue tradition coloniale, monarchiste, antisémite, raciste et viriliste, d’une tradition chimique et industrielle décisive pour le monde de demain, et d’une expérience politique et stratégique acquise durant la Grande Guerre, la Seconde Guerre Mondiale ou encore la Guerre d’Algérie, parmi d’autres. Il serait dommage d’oublier ainsi des siècles de savoir-faire ; faisons fructifier nos vieux savoirs et adaptons-les aux exigences du présent. Nous investirons en particulier davantage pour la sécurité intérieure et extérieure qui s’est toujours avérée un aspect essentiel de la puissance nationale. Si nous tendons aujourd’hui la main aux malheureux réfugiés ukrainiens, il s’agira cependant de renforcer les dispositifs de contrôle aux frontières européennes afin de ne pas laisser notre modèle et nos valeurs succomber sous la pression humaine que provoquent les crises extérieures. Je m’engage devant vous à garantir la sécurisation de notre prospérité européenne durement acquise.

Je tiens à vous dire que je respecte et que j’admire, chers compatriotes, votre inlassable engagement à perfectionner la grandeur de la France, comme j’ai pu le constater si souvent au cours de mon mandat. C’est avec une résilience stupéfiante que vous vous levez tous les matins pour continuer à faire fonctionner ce monde malgré tous les signes de catastrophe. J’engagerai naturellement tous les moyens nécessaires pour réhabiliter ou pour soigner les déserteurs. Si vous me l’accordez, nous donnerons de la sorte aux crises un nouveau départ, plus humain, plus déterminé, plus fort, plus cohérent. Nous nous préparerons ainsi de manière digne et patriotique à la crise finale qui n’est plus un secret pour personne, et je vous promets que nous l’affronterons armés pour elle, sans jamais céder sur notre mâle assurance, ni sur la supériorité des principes constitutionnels et éthiques hérités d’une longue histoire politique qui fait notre réputation sur la scène mondiale. Nous sortons d’une guerre contre un virus et nous entrons dans une guerre contre les forces politiques de la régression. D’ores et déjà, certains d’entre vous n’hésitent pas à s’engager au côté des Ukrainiens, réaffirmant ainsi la puissance du sentiment national et des valeurs européennes bafouées par la Russie. Je ne doute pas que vous saurez mettre ensemble ce courage au service des autres tâches qui nous attendent. Une nation de vrais combattants saura, je le sais, défendre la croissance du PIB jusque dans la tombe s’il le faut. 

Avec vous. Pour vous. Pour nous tous.

Vive la République ! Vive la France !

Votre Président-candidat, 2022

 

Tag(s) : #Chroniques de la crise au quotidien
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