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Crack

 

 

S'il n'est pas un auteur du courant Wertkritik, John Holloway entreprend cependant dans son dernier ouvrage " Crack capitalism. 33 thèses contre le capital  " (Libertalia, 2012), un dialogue avec celui-ci, pour en reprendre certains aspects tout en conservant des éléments du marxisme traditionnel. Holloway sera à Paris la semaine prochaine pour deux rencontres publiques :

 

Mardi 13 mai : Holloway sera présent au Séminaire ETAPE - Explorations Théoriques Anarchistes Pragmatiques pour l'Emancipation
Lieu et horaire : Université Paris V Descartes, 45 rue des St Pères / 3ème Etage / 17H / Salle Gley, Paris VI / Métro St Germain des Prés.
 
Mercredi 14 Mai : Holloway sera présent à la rencontre - De Paris au Chiapas : nous sommes la crise !
Lieu et horaire : Avec le CSPCL et le SI-CNT, 33 rue des Vignoles / 19h30 ; Paris XX / Métro Avron ou Buzenval 

 

   

Trois points de discussion avec Holloway peuvent être envisagés. D'abord, en cherchant à définir une nouvelle forme d'antagonisme au-delà de la lutte des classes, dans ce qu'il appelle le faire contre le travail, Holloway se différencie fortement de la double nature du travail, et du lien intrinsèque entre la face abstraite et la face concrète du travail, théorisée au sein de la Wertkritik comme chez Moishe Postone. C'est d'ailleurs sur cette divergence sur la double nature du travail (4ème chapitre), qu'Holloway constitue l'essentiel de toute sa métaphysique du faire qui naturalise le travail concret pour en faire un élément transhistorique et indépassable - ce qui est discutable. Deuxième point, sa conception du travail abstrait (5ème chapitre), pose également question, quand il situe l'abstraction du faire dans le travail, au niveau de l'échange (l'abstraction-échange) ; une troisième interrogation, enfin, quand Holloway ne situe la crise du travail abstrait (6 ème chapitre) qu'en deçà de la dynamique immanente à la formation capitaliste et de son autocontradiction interne [1], dans le seul sujet (nous sommes la crise !).

 

Sur bien des sujets, malgré ces divergences, l'important dialogue qu'il institue dans son livre avec la Wertkritik et sa théorie de la brèche qui tente de rendre visible une nouvelle forme d'antagonisme, appelle à lire, à discuter, à cheminer avec cet ouvrage souvent très intéressant.

 

Palim Psao

 

 

[1] Pour une présentation de la théorie de la crise au sein du courant Wertkritik, cf. Ernst Lohoff et Norbert Trenkle, " La Grande dévalorisation ", Post-éditions, 2014). 

Tag(s) : #Rencontres autour de la critique de la valeur
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