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La critique du fétichisme de la marchandise chez Marx

et ses développements chez Adorno et Lukacs 

(thèse d'Anselm Jappe, 2000 ; sous la dir. de Nicolas Tertullian).

 

Résumé 

   Quelle est la signification du concept de « fétichisme de la marchandise » chez Marx ? l'analyse philologique de tous ses écrits concernant la critique de l'économie politique démontre que Marx ne critique pas les fausses représentations de la réalité capitaliste, mais l' « inversion réelle » causée par la valeur : toute l'activité sociale prend la forme de son contraire, la valeur. Il s'agit d'une véritable « fausseté ontologique ». Selon cette interprétation, on ne trouve pas au centre de l'oeuvre de Marx la notion de lutte de classe, mais la critique des catégories pseudo-naturelles qui sont a la base de la socialisation capitaliste : la marchandise, l'argent, la valeur, le travail abstrait. Cette interprétation mène donc a une critique du marxisme traditionnel et a la mise en question de la glorification du travail. Dans cette perspective sont discutées les oeuvres d'auteurs marxistes peu connus en France tels que Krahl, Kurz, Postone, Rosdolsky, Sohn-Rethel, mais aussi Roubine et le jeune Lukacs. La dialectique n’apparaît plus comme une loi de tout devenir, mais comme la description appropriée de la réalité capitaliste. Celle-ci se développe nécessairement a partir de sa « cellule germinale » : la structure de la marchandise. Ce fait démontre l'urgence d'une interprétation « logique » et non seulement « historique » du capitalisme. La deuxième partie de la thèse examine les contributions de Theodor Adorno et de Georges Lukacs a cette « critique de la valeur » et leurs limites, en démontrant que chez eux manque une véritable distinction entre nature et société. Cela implique des incompréhensions a l’égard de la théorie marxienne de la valeur. Leurs théories esthétiques, opposées entre elles, sont examinées a partir de leurs jugements portes sur Balzac et le « réalisme », pour conclure qu'elles ne tiennent pas assez compte des conséquences auto-destructrices amenées par la logique de la marchandise. C'est ici que les thèses de Guy Debord sur la fin de l'art s’avèrent utiles. Il parait donc nécessaire de partir de la théorie du fétichisme, élargie au champ anthropologique, pour arriver a une nouvelle théorie de la relation entre la culture et la société basée sur la valeur.

 

Tag(s) : #Fétichisme et Spectacle
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